La seconde-main est un bon choix pour la planète : VRAI

 

La seconde-main et le vintage sont peut-être les façons de se vêtir les plus écolo parce qu’elles ne consomment pas d’énergie de production. Le fait d’utiliser des choses qui ont déjà été produites et utilisées rentabilise encore plus l’énergie dépensée dans leur production, et n’en demande pas d’avantage.

 

 

Acheter de seconde-main suffit pour s’habiller écolo : FAUX

 

Si seulement… Mais non. Pour deux raisons : si on achète énormément, même de seconde-main, on participe à l’engrenage de la surconsommation. Être écolo, c’est respecter les ressources de la planète en utilisant ce dont on a vraiment besoin, nothing more. 18 chemises blanches, mêmes thriftées, c’est plus qu’il n’en faut. Et apprendre à réduire ses achats de fringues, c’est un premier pas pour apprendre à réduire sa consommation dans tous les domaines.

Deuxième raison : certaines matières continuent de polluer quand on les lave. Le média Nouvelle Empreinte a listé les plus nocives ici. Quand vous achetez de seconde-main, essayez au maximum d’acheter des matières naturelles (chanvre, lin <3) et de vous éloigner des dérivés du plastique comme le polyester, l’acrylique, le nylon, le Lycra et l'élasthanne qui rejettent des microparticules de plastique dans l’eau à chaque machine.

 

 

Le vintage, c’est quand même un peu dégueu : FAUX

 

Oui, les habits vintage et de seconde main ont été portés. Mais souvent, les vêtements en boutiques aussi en cabine d’essayage. La différence ? Les habits vintage sont lavés (par les personnes qui les portent, et souvent par les boutiques avant d’être mis en vente), alors que les vêtements neufs non, et vous-même vous savez qu’on ne prend pas toujours le temps de les passer en machine parce qu’on est beaucoup trop excité·e de les porter.

 

Et il faudrait aussi définir dégueu : est-ce qu’un vêtement porté (et lavé) est plus sale qu’un vêtement neuf mais encore largement imprégné de produits chimiques ? Parce que c’est malheureusement le cas des pièces qu’on trouve en fast fashion...

 

 

Du coup, Vinted est supra écolo : FAUX

 

On aimerait le croire (parce que ça fait du bien à la conscience), mais on ne peut pas considérer Vinted comme la solution ultime contre le désastre écologique de la mode. Porque no ? On s’y échange de la seconde-main, on n’alimente pas le marché du neuf. Cet article de Reporterre l’explique très bien : Vinted c’est la fast-fashion de la seconde-main.

La plateforme encourage la rotation rapide de la seconde-main, souvent de vêtements issus de la fast-fashion d’ailleurs. Conséquence : on hésite moins à faire son shopping chez H&M ou Zara, parce qu’on se dit qu’on pourra facilement revendre ses achats, et donc à la fois amortir les coups et faire une bonne action écolo en ne jetant pas ses vêtements.

 

On y passe aussi beaucoup de temps, et la surconsommation n’est jamais loin du doom scroll… Sans parler du bilan carbone de la livraison. Bref, Vinted n’est pas mauvais en soi, mais cl’utilisation excessive qu’on en fait peut vite le devenir.

 

 

Les boutiques vintage se servent dans les bacs de dons : VRAI mais…

 

La boutique Friperie Look Vintage l’explique très bien dans cette Story à la une sur son compte Insta : de nombreuses boutiques vintage passent par Le Relais pour se fournir. On pourrait se dire : comment osent-iels nous revendre des vêtements qui ont été donnés, et surtout donnés pour aider les plus démuni·e·s ? En fait, c’est plus complexe (et vertueux !) que ça.

Le Relais - qui est une filiale d'Emmaüs - gère les vêtements qu’il reçoit de cette façon : 55% sont directement envoyés dans des friperies en Afrique, 26% sont transformés en matière isolante, 6% deviennent des chiffons, 6% sont vendus dans les boutiques Emmaüs Ding Fring, et seulement 0,07% sont achetés par des boutiques. L’argent que la filiale de tri perçoit en revendant à des boutiques vintage lui permet de financer des actions solidaires. Ce système est donc bénéfique pour tout le monde.

 

 

La hype du vintage exclue les personnes démunies : FAUX

 

La gentrification (aka boboïsation) du vintage donne naissance à des boutiques select qui ne se privent pas de faire grimper les prix. Mais ces prix s’expliquent souvent pas le travail de dénichage, de soin et de réparation du vêtement, les frais pour tenir une boutique, et la qualité des vêtements vendus. C’est bien de remettre de la valeur en face d’une pièce de qualité, et de se rendre compte que, non, le travail de confection d’un vêtement ne mérite pas 9,99€ comme on nous le fait croire dans les chaînes de fast fashion.

Ceci étant dit, les friperies solidaires comme Emmaüs n’augmenteront pas leurs prix pour suivre la tendance, et elles ont tellement de stock en permanence que le fait d’aller y faire ses achats ne prive pas les plus démunis de cette ressource. Au contraire : votre argent bien dépensé finance les actions solidaires d’Emmaüs et aide donc encore plus de personnes dans le besoin, tout en contribuant à une planète plus green.

 

 

L’univers du vintage est grossophobe : VRAI

 

Parlons de privilège de taille : les vêtements qu’on trouve en boutiques vintage sont souvent sélectionnés parce qu’ils correspondent à la taille standardisée par la société, c’est-à-dire M (qu’on traduit par Middle mais qu’on devrait traduire par Mince...). Ajoutez à ça que les rares pièces en grande taille sont la plupart du temps achetées par des personnes minces dans une optique de transformation - c’est ce qu’on appelle le thrift flipp, expliqué dans cet article d’i-D - et vous obtiendrez l’exclusion des personnes grosses de la belle aventure du vintage.

Il existe quelques boutiques spécialisées dans la seconde-main et le vintage en grandes tailles… aux Etats-Unis. La France est encore en retard sur ce sujet. Si vous voulez changer les choses, commencez par ne pas acheter de vêtements grande taille en fripes pour les laisser aux personnes concernées. Et si vous êtes concernées, on vous conseille d’aller faire un petit tour chez Les Perles d’Aphrodite <3.